Panthéon

Situé sur le Champ de Mars, entre les Thermes d’Agrippa et les Thermes de Néron, le Panthéon est certainement le mieux conservé de tous les édifices romains. Comme son nom grec l’indique, ce temple rond au toit en coupole est consacré à « tous les dieux » et spécialement à Mars et à Vénus, protecteurs de la Gens Iulia.

Le Panthéon n’a pas toujours été tel que nous le voyons aujourd’hui. Il se présentait à l’origine comme un temple rectangulaire de type traditionnel (19,82m sur 43,70m) avec sa façade orientée vers le sud. Le portique actuel peut nous en donner une idée en imaginant l’édifice sans la masse cylindrique. La forme primitive du Panthéon est due à la construction d’Agrippa entre 27 et 25 av. J.-C.

L’édifice brûla en 80 apr. J.C. sous Titus : Domitien se chargea de sa restauration. A nouveau incendié sous Trajan en 110, Hadrien le reconstruisit, durant les premières années de son règne, entre 118 et 125 apr. J.-C., en donnant à la façade du nouvel édifice une orientation nord. C’est de cette époque que datent le portique et la coupole que l’on peut voir aujourd’hui. A cette occasion, Hadrien fit inscrire sur le fronton de l’édifice le nom du premier bâtisseur, Agrippa.

M(arcus) Agrippa L(uci) f(ilius) co(n)s(ul) tertium fecit
«Marcus Agrippa, fils de Lucius, consul pour la troisième fois, l’a fait construire»
Une restauration fut effectuée par Septime-Sévère et Caracalla en 202 apr. J.-C.

Dans sa forme actuelle, le Panthéon est formé extérieurement d’une partie circulaire reliée à une partie antérieure, le pronaos, à colonnes et fronton. Il est en opposition formelle avec les temples de type hellénique. La coupole, dont le diamètre (43,30m) est égal à la hauteur totale de l’édifice, est revêtue de caissons et percée en son centre d’une énorme ouverture de 9m de diamètre, seule source de lumière. Un tel diamètre est resté inégalé jusqu’au XXe siècle, le mur cylindrique qui la soutient a une épaisseur de 6m.

Un portique, large de 33,10m et profond de 15,50m, constitue la façade du Panthéon. Il possède seize colonnes au total hautes de 14,15 m (base, fût, chapiteau et entablement), avec des futs de granit monolithiques surmontés de chapiteaux corinthiens en marbre blanc : huit sur la façade, deux sur chaque côté (la colonne d’angle non comprise) et deux rangées de deux divisant le portique en trois parties dans le sens de la largeur. Avec ces divisions de colonnes, le pronaos se présente comme un temple à trois nefs avec trois grandes niches pour fond : la niche centrale, avec sa porte en bronze rectangulaire, sert d’entrée au Panthéon, les deux niches latérales, circulaires, contenaient certainement les statues d’Auguste et d’Agrippa.

L’intérieur de la rotonde, construite en blocage à revêtement de briques, était autrefois luxueusement revêtu de marbre sur les parties basses et de bronze doré sur les caissons. L’intérieur est rythmé depuis la base par une suite de superbes colonnes monolithes réparties devant les huit niches alternativement arrondies et rectangulaires.

Le Panthéon fut fermé au IVe siècle par les empereurs chrétiens, comme tous les autres lieux de culte païens. Donné au pape Boniface IV par l’empereur byzantin Phocas, il fut ensuite transformé en église, sous le nom de S. Maria ad Martyres en 609 apr. J.-C. C’est très certainement à cette transformation que l’on doit l’extraordinaire degré de conservation du Panthéon. Celui-ci fut malheureusement dépouillé de ses bronzes, notamment au XVIIe siècle par Urbain VIII (1623-1644), qui les fondit pour faire le baldaquin sous la coupole de Saint-Pierre.

Dans ce sanctuaire reposent aujourd’hui deux rois d’Italie, Victor-Emmanuel II et Umberto Ier, ainsi que des artistes comme Raphaël.